Service public pour les entreprises

Fiche pratique

RÚgles de crédit aux entreprises

Vérifié le 25/10/2018 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), MinistÚre chargé de l'économie

Il existe de nombreux crĂ©dits spĂ©cifiques aux entreprises : le prĂȘt bancaire Ă  moyen ou long terme, Ă  court terme (dĂ©couvert, escompte, affacturage, cession Dailly, etc.), crĂ©dit bail. Chaque banque a ses propres offres (taux d'intĂ©rĂȘt, durĂ©e de remboursement, etc.) et ses critĂšres d'octroi des prĂȘts qui varient selon le risque encouru, l'Ă©tat du marchĂ©, les garanties de l'emprunteur, etc. Mais en parallĂšle de la pratique bancaire et commerciale, des rĂšgles encadrent certaines opĂ©rations.

Le taux effectif global (TEG), qui comprend tous les frais bancaires liĂ©s au prĂȘt (intĂ©rĂȘts, frais, commissions ou rĂ©munĂ©rations de toute nature, sauf frais de notaire), doit ĂȘtre indiquĂ© dans le contrat de prĂȘt. Le TEG varie selon les banques.

L'Ă©tablissement prĂȘteur ne doit pas dĂ©passer un seuil, appelĂ© taux d'usure.

Pour les prĂȘts Ă  amortissement Ă©chelonnĂ©, le TEG doit ĂȘtre calculĂ© en tenant compte des critĂšres de l'amortissement de la crĂ©ance.

Pour les dĂ©couverts, le taux ne doit pas ĂȘtre de plus du 1/3 du taux effectif moyen pratiquĂ© au cours du trimestre prĂ©cĂ©dent par les Ă©tablissements de crĂ©dit pour les opĂ©rations de mĂȘme nature comportant des risques analogues.

Pour se protéger des défauts de paiement de l'entreprise, la banque demande des garanties (sûretés) :

  • dites personnelles s'il s'agit de garanties de paiement issues d'un tiers (caution) ;
  • dites rĂ©elles si elle portent sur des biens mobiliers (gage sans dĂ©possession ou nantissement) ou immobiliers (hypothĂšque).

La garantie proposĂ©e par une personne physique doit ĂȘtre proportionnĂ©e en rapport Ă  ses biens et revenus. Elle ne s'engage que sur le bien garanti.

Le montant garanti doit ĂȘtre expressĂ©ment indiquĂ© dans le contrat de cautionnement et doit inclure les intĂ©rĂȘts, les frais et accessoires.

En cas de défaillance de l'entreprise, la banque est tenue d'en informer la caution dans le mois qui suit l'incident de paiement.

Quand un établissement de crédit demande une sûreté réelle sur un bien qui n'est pas nécessaire à l'exploitation ou une sûreté personnelle, il doit informer par écrit le chef d'entreprise de la possibilité de proposer une garantie sur un bien indispensable ou de faire appel à une société de garantie ou de caution.

Voir Garanties d'une dette (gage et nantissement)

Il existe différents types de facilités de trésorerie :

  • facilitĂ© de caisse (compte dĂ©biteur pour quelques jours, solde crĂ©diteur sur cette pĂ©riode) ;
  • dĂ©couvert autorisĂ© (compte dĂ©biteur pour une durĂ©e plus longue avec paiement d'une commission) ;
  • crĂ©dit de campagne (pour financer les activitĂ©s saisonniĂšres, en compensant un dĂ©calage Ă©ventuel entre l'approvisionnement et la vente).

Le non-renouvellement ou la rupture d'un crĂ©dit de trĂ©sorerie peut ĂȘtre Ă  l'initiative de l'entreprise ou de la banque.

Pour mettre fin Ă  un crĂ©dit de trĂ©sorerie, il faut en informer le chargĂ© de clientĂšle professionnel et rembourser le dĂ©couvert Ă©ventuel en compte et les intĂ©rĂȘts dĂ©biteurs dus. La banque peut ne pas renouveler un crĂ©dit de trĂ©sorerie ou y mettre fin unilatĂ©ralement.

La banque a l'obligation de notifier par Ă©crit, avec un prĂ©avis de 60 jours minimum, toute diminution ou interruption de facilitĂ©s de trĂ©sorerie ou concours accordĂ©s aux entreprises pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e. Seule l'entreprise qui sollicite le prĂȘt peut demander Ă  l'Ă©tablissement de crĂ©dit de lui en fournir les raisons, notamment les Ă©lĂ©ments de notation (informations qui ne peuvent ĂȘtre communiquĂ©es Ă  un tiers).

Le préavis n'est pas obligatoire lorsque l'entreprise a un comportement gravement répréhensible (non-déclenchement d'une procédure d'alerte, par exemple) ou quand sa situation financiÚre est définitivement compromise.

  À savoir

le décalage entre la date de valeur d'un paiement par chÚque libellé en euros et la date retenue pour sa comptabilisation sur un compte de dépÎts est limité à 1 jour ouvré.

Afin d'obtenir du financement, l'entreprise peut céder ses créances professionnelles à un banquier qui lui remet en contrepartie une somme correspondant à la valeur de ces créances moyennant une commission.

Cession Dailly

Dans la cession dite Dailly, l'entreprise, par une convention préalable, remet au banquier un bordereau de cession de créances accompagné d'un double des factures concernées. Le bordereau doit indiquer :

  • la mention acte de cession de crĂ©ances professionnelles;
  • les dispositions lĂ©gales des articles L313-23 Ă  L313-34 du code monĂ©taire et financier ;
  • le nom de l'Ă©tablissement de crĂ©dit et les indications sur les crĂ©ances cĂ©dĂ©es.

L'acte de cession suffit à établir le transfert de la créance, y compris si le paiement n'a pas encore eu lieu.

Escompte

L'escompte permet Ă  l'entreprise de transfĂ©rer au banquier les effets de commerce qu'elle dĂ©tient, en Ă©change de leur montant, aprĂšs dĂ©duction des agios restant Ă  courir. L'effet de commerce doit ĂȘtre acceptĂ©, donc signĂ© par le client dĂ©biteur. La banque peut accepter ou refuser les effets de commerce que l'entreprise souhaite escompter.

La banque peut demander à l'entreprise une garantie pour se prémunir en cas d'impayés du client débiteur ou lui demander de souscrire une assurance crédit à son profit.

Si le débiteur ne paye pas, la banque peut réclamer le remboursement de la somme versée au chef d'entreprise.

 Ă€ noter

Le coĂ»t de l'escompte se compose des frais de dossier, intĂ©rĂȘts et frais de gestion ou d'opĂ©ration.

Affacturage

L'opération d'affacturage fait intervenir une société financiÚre à statut réglementé dit factor. Dans le cadre d'une convention, le factor achÚte les créances d'une entreprise et se charge de les recouvrer auprÚs des clients débiteurs.

Le crĂ©dit-bail n'est pas un prĂȘt d'argent, mais une mĂ©thode de financement d'un Ă©quipement : une sociĂ©tĂ© de crĂ©dit-bail achĂšte un bien pour le compte de l'entreprise et le lui loue.

À la fin du contrat de location, l'entreprise peut continuer Ă  louer le matĂ©riel Ă  un montant rĂ©duit, le rendre ou le racheter Ă  un montant fixĂ© au dĂ©part dans le contrat (entre 1 % et 6 % du prix d'origine hors taxe).

Le contrat, soumis à publicité, a une durée qui varie en fonction de la durée d'amortissement du matériel.

L'entreprise n'étant pas propriétaire du bien qu'elle possÚde en leasing, en cas de liquidation judiciaire, le crédit-bailleur peut exiger la restitution des biens loués, sans action en revendication.

Des prĂȘts de trĂ©sorerie entre entreprises sont autorisĂ©s dans les conditions suivantes :

  • l'entreprise prĂȘteuse doit ĂȘtre soit une sociĂ©tĂ© par actions (SA et SAS), soit une SARL, dont les comptes sont certifiĂ©s par un commissaire aux comptes (le prĂȘt est consenti Ă  titre accessoire Ă  son activitĂ© principale) ;
  • l'entreprise emprunteuse doit ĂȘtre une microentreprise, une TPE, une PME ou une ETI;
  • le prĂȘt est consenti pour une durĂ©e maximale de 2 ans ;
  • le prĂȘt doit ĂȘtre formalisĂ© dans un contrat de prĂȘt ;
  • le montant du prĂȘt doit ĂȘtre mentionnĂ© dans le rapport de gestion annuel et faire l'objet d'une attestation, jointe au rapport de gestion, du commissaire aux comptes, du montant initial et du capital restant dĂ» pour chaque contrat ;
  • les entreprises doivent ĂȘtre Ă©conomiquement liĂ©es selon l'une des conditions suivantes :
  • Ă  la clĂŽture de chacun des 2 exercices comptables prĂ©cĂ©dant l'octroi du prĂȘt, les capitaux propres de l'entreprise prĂȘteuse doivent ĂȘtre supĂ©rieurs au montant du capital social, et l'excĂ©dent brut d'exploitation doit ĂȘtre positif ;
  • la trĂ©sorerie nette, dĂ©finie comme la valeur des actifs financiers courants Ă  moins d'un an, minorĂ©e de la valeur des dettes financiĂšres courantes Ă  moins d'un an, constatĂ©e Ă  la clĂŽture de chacun des 2 exercices comptables de l'entreprise prĂȘteuse prĂ©cĂ©dant la date d'octroi du prĂȘt, doit ĂȘtre positive ;
  • le montant en principal de l'ensemble des prĂȘts accordĂ©s par une mĂȘme entreprise au cours d'un exercice comptable ne doit pas ĂȘtre supĂ©rieur Ă  un plafond Ă©gal au plus petit des montants suivants :
  • le montant en principal de l'ensemble des prĂȘts accordĂ©s par une mĂȘme entreprise Ă  une autre entreprise au cours d'un exercice comptable ne doit pas ĂȘtre supĂ©rieur au plus grand des montants suivants :